Cloué dans le transat, suant sur le plastique
Yeux clos des arabesques décorent mes paupières
J’ai déjà la peau mate ; bon, rouge, c’est génétique
Climat d’été ou presque, au sortir de l’hiver
Sous un pin parasol, les badauds mangent une glace
Répit dominical, demain c’est l’engrenage
Il y a des auréoles qui laissent de grandes traces
Sur les chemises pâles qu’on revêt pour la plage
Immeubles aux noms ringards, statues grecques au balcon,
Sur l’horizon des voiles, sur les fleurs des abeilles
Des vieillards goguenards sirotent des canons
J’aimerais bronzer à poil, les voisins me surveillent
Les anciens sourient large, heureux d’avoir trouvé
Leur dernière résidence au milieu des cyprès
Charon leur offre une barge, pour l’ultime traversée
Qui embaume de l’essence d’oeillets et de fruits frais
L’époque révolue de l’espoir d’après-guerre
Se fossilise tranquille en station balnéaire
Et je regarde ému un charme hypnotisant :
Image indélébile, le rose du couchant