Cinq pets tonitruants, le décor est planté
Un gros camion bien glauque avale la route noire
Le caleçon gluant, la pastille tuméfiée
Une éructation rauque annonce le Grégoire
Des esprits tourmentés habitent dans sa tête
Il cherche le bonheur, Don Quichotte inconscient
Il croit enfin trouver, un instant c’est la fête
Et puis au bout d’une heure : les sirènes et leur chant
C’est trois tacos par jour, matin midi et soir
Qu’il avale sans mâcher sur du Calvin Harris
Et bientôt un bruit sourd annonce le cauchemar
Des dames-pipi blasées dont le poil se hérisse
Le pire sort du monde : celui des acariens
Qui ont bâti demeure dans les plis de son siège
Karma pour âme immonde, réincarnés pour rien
On les entend qui pleurent, gémissent dans leur piège
Sur les routes régionales qui longent l’Atlantique
Les villageois racontent, en se signant d’une croix
Qu'un démon au teint pâle, aux dessous diarrhéiques
Tout droit sorti des contes, avance en tapinois
“Prenez garde à ce Djinn”, chuchotent-ils en tremblant,
“C’est pas la lampe à huile qu’il aime se faire toucher”
Quand il baisse son jean, satyre chauve et fringant
Toutes les filles de la ville en ont le coeur troublé
Restez donc sur vos gardes dans les relais routiers
Voici quelques indices qui dévoilent son passage :
Des relents de moutarde, des goguenots bouchés
De vieilles odeurs de pisse qui décapent l’oesophage
Voilà qu’il appareille, retire ton pince-nez
Les fumets malfaisants ne peuvent plus te nuire
Attention aux oreilles, laisse les bouchons cirés
Son pet avec élan pourrait bien les détruire